Churchill Attack

Nouvel air ?

Nous y sommes. Dans quelques heures, il sera interdit de fumer dans les bureaux de tabac, bars, restaurants, casinos et discothèques. Epargnés jusqu'à présent par le décret d'application de la Loi Evin de février 2007, ces établissements bénéficiaient d'un délai d'adaptation. Un bonus de 24 heures a même été confirmé in extremis en fin de semaine dernière.

Qu'en penser ? Ce blog est né d'un postulat : le cigare, son histoire et sa culture jettent autour de moi des ponts vers des saveurs, plaisirs et rencontres. Je ne pouvais donc pas rester muet à l'aube d'un changement d'ère...

(Photo B. Wagner : "Si vous fumez, merci de ne pas le faire dans cette zone". Panneau invitant les employés de la Tabacalera de Garcia, à La Romana, République Dominicaine, d'où sortent des millions de cigares chaque année, à s'abstenir de fumer dans les zones de travail. On est loin de la désinvolture studieuse à la cubaine, où rouler et déguster l'assemblage des feuilles de son choix est toujours permis...).

Fumer dans les lieux publics : 24 heures gratis !

S'il vous reste quelques puros à partager pour franchir 2008 en compagnie d'un bon cigare dans un restaurant ou un bar d'hôtel, sachez qu'un sursis de 24 heures vient d'être confirmé aujourd'hui. On revient très vite, dans les colonnes de ce blog, sur cette interdiction et sur le (mauvais) climat qu'elle instaure autour des amateurs, des clubs et des médias dédiés à la culture cigare.

En attendant, la dépêche de l'AFP :

PARIS (AFP) - L'interdiction de fumer dans les cafés et restaurants entre en application le 1er janvier 2008 à 00h00, mais il y aura une "tolérance" pour la nuit du réveillon et le jour de l'an, a-t-on indiqué vendredi au ministère de la Santé.

Cette annonce a été saluée par l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (UMIH). Interrogée par l'AFP, celle-ci "s'est réjouie" de cet aménagement qui selon elle, "correspond à la fois au texte juridique mais aussi à l'esprit dans lequel les professionnels et le gouvernement veulent appliquer la loi".

Pour le ministère, le décret du 15 novembre 2006 "s'applique à partir du 1er janvier 00h00" dans les lieux de convivialité (débits permanents de boissons à consommer sur place, hôtels, restaurants, débits de tabac, casinos, cercles de jeux et discothèques).

Les établissements qui souhaitent appliquer l'interdiction à partir du 1er janvier 2008 l'appliqueront, mais "il n'y aura pas de contrôle le 1er janvier", a-t-on précisé.

La ministre de la Santé Roselyne Bachelot avait réaffirmé le 17 décembre que l'interdiction serait appliquée dès le 1er janvier 2008 et qu'il n'y aurait "pas de tolérance". "Si vous rentrez de votre réveillon et que vous voulez prendre un petit noir au bistrot en bas de chez vous, s'il est ouvert, vous n'aurez pas le droit de fumer dans cet établissement", avait alors déclaré la ministre sur Canal+.

L'UMIH, syndicat majoritaire dans la profession avec quelque 80.000 entreprises adhérentes en France, avait jeudi affirmé que l'interdiction de fumer dans les cafés, tabacs, casinos, hôtels et restaurants ne pourrait s'appliquer qu'à partir du 2 janvier 2008.

Pour l'UMIH, "les articles 2.3511-1 à R.3511-8 et de l'article R.3511-13 du code de la santé publique en vigueur à la date de publication" du décret interdisant le tabac dans les lieux de convivialité restaient "applicables jusqu'au 1er janvier 2008 aux débits permanents de boissons à consommer sur place, casinos, cercles de jeu, débits de tabac, discothèques, hôtels et restaurants".

Rachida Dati et son cigare, un flagrant délice ?

                                  

Autant être franc, j'ai hésité avant de relayer l'info. Mis en ligne hier sur le blog Benito Report, ce cliché de notre Garde des Sceaux, dans une civette des beaux quartiers de la capitale, aurait été pris il y a quelque semaines... Sosie ? Photomontage ? A priori non, d'après le coup d'oeil expert d'un utilisateur aguerri de Photoshop... A défaut d'aveu de sa part, rien n'empêche de penser que Rachida Dati, si elle est réellement amatrice de volutes, est à bonne école. Ne côtoie-t-elle pas au quotidien des havanophiles ouvertement déclarés nommés Nicolas Sarkozy, François Fillon ou André Santini ? Les limiers de Churchill Attack restent en alerte pour vous donner les suites de l'affaire...

Des réactions ?

Source et plus d'infos : The Benito Report.

 

Cohiba Maduro 5, billet pour le vertige

"Et maintenant, quand ?" L'état d'âme torture tout amateur de vin sortant de chez son caviste, un cru d'exception à la main. Hors occasion solennelle balisée (dîner entre amis, entre quatres yeux, rupture...), quel instant sera assez judicieux pour justifier l'ouverture et la dégustation de la bouteille ? L'amateur de cigare se heurte régulièrement au même scrupule lorsqu'il s'agit de pièces de haute volée facturées au prix fort. Passé le frisson de l'achat, Lusitanias de Partagas à 15 euros et Sir Winston de H. Upmann à 17 euros - sans parler des éditions limitées - sont souvent condamnés à un séjour prolongé dans l'humidor. Notre quotidien est soit trop pressé, soit trop terne pour eux. On se tourne vers les seconds rôles faciles à déguster (robustos, coronas...), en (dé)laissant dans leur boîte les trophées devenus encombrants, comme une Ferrari trop rutilante sommeillerait au garage.
Mais ce soir-là, j'étais décidé à épargner à mon acquisition du jour le passage par la case "Musée Grévin".
L'heureux élu ? Un robusto (ou presque, son gabarit étant légèrement inférieur) Maduro 5 Magicos. L'un des trois fameux havanes lancés à la rentrée par Cohiba. L'enseigne cubaine promettant du haut de gamme enveloppé d'une feuille de cape vieillie cinq ans, il fallait bien une minute de silence pour amorcer les préliminaires. A l'oeil, la promesse est tenue : le cigare est sombre, élégant. Au toucher, rien à voir avec la gamme traditionnelle couleur café au lait. Davantage de gras. Du velouté. Osons-le : il y a du sensuel troublant dans ce cubain-là. C'est un cigare que l'on manipule plus longuement que d'autres avant la mise à feu. On le porte au nez... Une fragrance franche et persistante mêlant bois précieux et cuir. Distinction et gourmandise. Les premières minutes après l'allumage confirment le Magicos dans ce registre noble. La fumée est généreuse, lourde, épicée. Toujours le bois précieux, des notes poivrées, le tout progressant en puissance sans enivrer ni lasser. Le vertige des sens a cependant un prix : 17,80 euros. C'est un peu le caillou dans le soulier... Dans la même gamme, le Genios, un grand robusto et le Secretos, un petit corona, sont respectivement facturés 20 euros et 8,50 euros.

(Photo : B. Wagner)

C.A.O., un peu trop show...

Je vous l'annonçais dans un précédent post : après l'Italie, l'Allemagne et l'Angleterre, la marque américaine C.A.O. proposera neuf modules dans les civettes françaises à partir du 1er novembre. Le secret de polichinelle a été confirmé samedi soir sous les ors du salon Taittinger, hôtel de Crillon, par Anton J. H. Weijers, président du groupe hollandais Henri Wintermans (qui a racheté C.A.O. en janvier dernier), et par Tim Ozgener, président de C.A.O.

Le "fait main" est une première pour Wintermans. Le groupe était jusqu'ici réputé pour ses 20% de parts de marché dans le monde sur le secteur des cigarillos avec ses Café crème, et pour sa gamme Chambord.

A noter, dans le haut du panier des modules présentés : le fameux robusto aux allures de Colt, sanglé du logo Sopranos noir sur fond rouge, et un MX-2 drapé d'une cape maduro. A l'allumage, le premier assure un tirage excellent (désolé pour le jeu de mot...) mais une palette gustative grillée bien limitée. Le MX-2, robusto à la puissance un poil plus soutenue, déploie à peu de choses près les mêmes arômes. Le tirage est fluide comme une freeway américaine, mais le paysage... Monotone. Pas la moindre complexité. Le Vision, un obus à la cape claire, présenté comme "la priorité" de la politique de vente, balance grosso-modo les mêmes arguments, et grimpe quelques braquets au-dessus niveau force. Démarrage en trombe, en revanche : âcreté et piquant mettent les plein phares d'entrée de jeu, et s'invitent à rester une bonne partie de la dégustation...

Bref, les C.A.O. sont calibrés pour une clientèle davantage portée sur le décorum et la fantaisie (voire le fantasque) que sur la subtilité : on trouvera même des cigares aromatisés vanille, au miel, à l'Irish coffee... Objectif : "rallier une clientèle féminine". Les amatrices apprécieront...   

Olivier Duclos, directeur général d'Henri Wintermans pour la France, annonce une pré-commande de 100 000 modules. Des éditions limitées destinées au marché européen sont également à l'étude.

Côté prix, préparez la monnaie... le C.A.O. Vision sera vendu 20 euros pièce, le MX-2 9 euros, le Sopranos 12 euros, le Gold corona et le Gold robusto autour de 6 euros. Tous seront disponibles en boîtes de 20. Comptez 4 euros pièce pour les modules aromatisés, conditionnés aussi en boîtes de 25.

Le MX-2...

L'humidor Vision, à piles ou sur secteur...

La boîte Sopranos ? Un capot d'américaine... So show off !

Tim Ozgener, P.D.G. de la marque basée à Nashville, présentant le coffret Sopranos.

(Photos B. Wagner)

C.A.O., comme un Soprano

Les amateurs français devraient tout prochainement pouvoir fumer comme Tony Soprano et arborer les fameux cigares ventrus et bagués "bling-bling" - plus flashy, impossible - de la marque américaine C.A.O. International (12 millions d'unités aux USA en 2006). Rappel. Connue pour sa récente édition spéciale s'inspirant de la célèbre série télé, et pour avoir osé un humidor orné de néons bleu (!), la marque yankee ancrée à Nashville (Tennessee) a été rachetée en janvier dernier par le numéro trois mondial du cigare Henri Wintermans. Lequel, notamment heureux détenteur de la gamme Café Crème, a décidé de démarcher les consommateurs français. C.A.O. investira le Crillon à Paris le samedi 13 octobre pour un dîner de présentation : Tim Ozgener himself, son président, devrait y jouer les V.R.P. de luxe. Compte-rendu ici-même, dans la foulée.

(Photo D.R.)