Churchill Attack

Charles Bukowski, extérieur jour

A l'heure où sort enfin Charles Bukowski : une vie de fou, la traduction de la bio signée Howard Sounes traduite par Thierry Beauchamp (éd. du Rocher), quelques images de l'énergumène littéraire disparu en 1994... (Extrait du DVD Bukowski, chez Wild Side Vidéo).

Cuba, sans transition

... Et sans commentaires : Raul Castro (à droite) succède à son frère Fidel à la tête de l'Etat cubain.

(Photo : ADALBERTO ROQUE / AFP / GETTY)

Six petites choses à vous avouer...

Six choses plus ou moins essentielles me concernant : la faute à Kaplan ! (voir post précédent)...

1) Mon premier cigare : un long module Antonio & Cleopatra habillé d'une cape tirant sur le vert, extrait d'un étui en plastique, vert lui aussi. Offert par mon oncle Henri-Luc il y a 17 ans environ. Fumé en roulant des mécaniques avec mon cousin Pierrick. Un cigare chacun, la classe, le sentiment que rien ne pouvait nous arriver.

2) Je pense régulièrement me faire tatouer (épaule ou bras) mais cela m'effraie autant que cela me fascine. Donc, rien pour l'instant.

3) Je suis à la fois fan de David Bowie et de Dick Rivers.

4) "J'aime bien les parisiens. Ils sont élégants. Par exemple, je trouve vos bottines noires très jolies..." C'est ce que m'a dit, un matin, les yeux dans les yeux, la chanteuse australienne Natalie Imbruglia (photo) à propos de mes Doucals. C'était lors d'une interview au Park Hyatt de la place Vendôme. Nous étions seuls dans sa chambre. Il y a eu un silence. J'ai eu soudain un peu chaud. Il ne s'est rien passé. Voilà. C'était la minute "je me la raconte".

5) Je rêve d'un trench Burberry (mais vu le prix, 1300 € minimum, j'attends encore un peu).

6) Je suis un jouisseur contrarié (et contrariant). On m'offre un délicieux cigare, je cours moi-même acheter le dernier module dont tout le monde parle ? Je n'ose pas l'embraser. Je le tâte, le hume, le dépose paternellement dans mon humidor. Je le contemple d'un regard gourmand. Et paf : le jockey voudrait bien mais le cheval refuse l'obstacle. Ce n'est qu'après avoir tourné autour plusieurs jours, voire plusieurs mois, que je m'autorise enfin le plaisir de le savourer. Si un psy lit ces lignes...

Conformément au principe du "tag", je "tague" à mon tour six blogueuses et blogueurs. A savoir : Mr Lung, Claire des Gastronautes, Peintre, mon amie de toujours Gaëlle, Caroline Mignot et Adrian Moore. A eux de jouer !

Churchill Attack "tagué" !

Mais non, il ne s'agit pas de passer un coup de bombe sur les colonnes de ce blog. La peinture est encore fraîche. Elle me plaît, pas de souci. En fait, l'explication tient dans le message reçu ce matin, en guise de commentaire sous le post consacré à Henri Salvador. L'auteur ? Kaplan : "Ayant été tagué par Deli, j'ai le regret de vous annoncer que vous avez été tagué à votre tour. Vous êtes "invité" à raconter six choses sans importance à votre sujet. Libre vous d'y donner suite... et de taguer à votre tour six blogueurs. Bonne journée ! :)"
En clair, me voici sommé de répondre à une pratique rituelle dans le monde des blogs : me livrer, librement, sur quelques aspects plus ou moins essentiels de mon existence. Même punition pour Thierry Richard de Chroniques du Plaisir, Jérôme Vermelin, Dolce, Les   Gourmandises de Philippe et Kamel de Style & the City. Plutôt flatté et amusé par le principe, je planche déjà sur mes réponses... Et sur les personnes que je vais ensuite "taguer". A très vite !

(Photo (c) Dyana Razzin - http://www.dyanarazinn.com/)

Henri Salvador, fini de rire

C'était il y a trois ans, à quelques semaines près. Il sortait un DVD de son spectacle au Palais des Congrès, Bonsoir, amis. J'ai eu la chance de pouvoir le rencontrer à l'occasion d'une interview pour un magazine télé. Rendez-vous au bar Vendôme du Ritz. Il est arrivé drapé dans un manteau de cachemire beige au bras de son épouse, la démarche pénible mais l'oeil distribuant des étoiles comme jamais, sourire Email Diamant en mode contagieux. Nous avions vingt minutes devant nous, une demi-heure peut-être. Au garçon lui énumérant la carte des boissons chaudes (il faisait froid dehors, la nuit avançait à grand pas), je l'entends encore répliquer de son rire grinçant : "Ah ouais, tiens, un chocolat, ça, c'est pas mal, AH ! AH ! AAAAAAH !" Je pensais que Salvador le showman réservait son rire légendaire à la télé et la radio. Même pas. Nous avons évoqué ses débuts en Guyane, Boris Vian, sa traversée du désert, son admiration folle pour Nat King Cole et sa brouille avec Benjamin Biolay... Le tout rythmé par ses éclats de rire tonitruants : "Mon prochain album ? Tu veux savoir ce que j'y mettrai ? AAAH ! AAAAH ! Tu rigoles, mon pote ! Secret défense !" Je me permets d'insister. Même rire faisant se détourner les regards blasés du Ritz : "Ah ! AAAAAAAAH ! Non mais oh ! Ah, t'es un bon, toi !!! Ah ! Ah ! AAAAH !" Le rire, étole si seyante à ce gentleman à l'égo savamment distillé (ne l'oublions pas, il était capable d'asséner sans rire - pour une fois - qu'il était l'inventeur de la bossa nova... voire du rock'n roll !). Je n'ai jamais été très fan du monsieur. Les albums de son grand retour sont à mon sens un heureux concours de circonstance : le public était là au bon moment pour entendre les mélodies qu'il avait enfouies en lui depuis longtemps, voilà tout. Mais je n'oublierai jamais son rire défiant cent fois par jour la Faucheuse, éclats de vie juvéniles à en pleurer.

A lire : l'interview à chaud de son producteur Phlippe Ulrich, sur le site de Libération, en cliquant sur ce lien, d'où émergent les deux facettes de l'artiste (Henri l'émouvant et Salvador le réac').

EDIT, 18 h 23 : perspicace, Guillaume, du site Fumeurs de Pipe, signale que Salvador est l'auteur d'une chanson intitulée "Ma pipe". Le lien : http://www.paroles.net/chanson/17736.1

A priori, notre homme n'a pas été inspiré par le cigare (objet de ce blog pour ceux qui nous rejoindraient en cours de route). Je cherche...

Cohiba trop secs : le retour de la momie ?

"Que faire de 5 Cohiba achetés à La Havane en 1971 ? Secs archi-secs, ils n'ont jamais été conservés en humidor. Peut-on leur rendre vie ?" La question m'a été posée par René, depuis Montpellier, il y a quelques jours. Pour être franc, c'est la première fois qu'une telle requête parvient jusqu'à ce blog. "Allo? Docteur cigare ?" Il s'agissait de ne pas décevoir René. Du coup, j'ai carrément transmis le dossier à une pro du puro : Delphine, l'ex-propriétaire de la Civette de Neuilly...

Sarkozy est-il fan de Baudry ?

J'ai déjà loué la moiteur et l'ensoleillement des tableaux d'Hervé Baudry dans un précédent post (c'était ici). Si les fêtes de fin d'année ne vous ont pas (trop) laissé sur la paille, ou tout simplement pour le plaisir des sens, notez que l'artiste expose et vend à Neuilly le jeudi 28 février à 19 h 30. Belles femmes, cigares... Un programme que l'ancien locataire de la mairie locale, aujourd'hui à l'Elysée, ne désavouerait pas. Pour le moment, sa venue n'est pas annoncée. S'il est retenu au bureau ce soir-là, il pourra toujours consulter via Internet le book d'Hervé en allant sur http://www.lacabana.book.fr/ .

(Affiche et photo - l'artiste à l'oeuvre, fabrique Juan Clemente en République Dominicaine - (c) H. Baudry)

Pipe show

Ex-fumeur de pipe (les Peterson of Dublin figuraient parmi ses favorites...), Julio Ballester a doté son héros d'une fidèle bouffarde. Voici donc Jorge Bernall, poète espagnol, au soir de sa vie. Nous sommes en 1979. Ex-activiste de gauche, hirsute, Bernall voit son oeuvre récompensée par un prix littéraire, dans les jardins d'une propriété sise au bord du lac de Côme. Las, l'homme de lettres ne profite pas longtemps de ses lauriers : deux coups de feu retentissent. Abattu, il tombe à l'eau et se vide peu à peu de son sang… Sous ses yeux vitreux défilent alors, en Technicolor, ses débuts à Paris, la peau laiteuse d'une femme (et la moiteur fraîche de sa bouche), le papier sépia de ses premiers billets dans la presse de charme, bientôt évanouis dans les volutes sucrées exhalées par sa pipe fétiche (une straight, pour les connaisseurs). Le tout tient en équilibre sur un fil tendu entre nostalgie fifities et modernité graphique (la narration, en perpétuel changement de braquet, n'a rien de pépère). Ajoutez une pointe de militantisme rouge vif pour le brûlant sur la langue et vous y êtes : Jorge Bernall / Georges Caplan l'insaisissable s'avère finalement plus proche de vous que vous ne le pensiez. Le chic type intemporel, en somme.

Georges Caplan vous parle..., de Julio Ballester, éd. Paquet, 16,50 €.