"Le resto est collé à la coopérative, au niveau du rond-point avec la main géante. Vous verrez, c'est très bon". Le conseil venait droit du coeur. Il était déjà tard, ce soir de fin octobre, une obscurité épaisse avait enveloppé les reliefs escarpés alentours et François, l'hôte nous accueillant pour la nuit, tenait à nous recommander une table décente. Mais évoquer une coopérative et un rond-point, pour cajoler un appétit en veille, on a fait mieux...
Allez, va pour le Dolium. L'adresse a ouvert début août à Beaumes-de-Venise (Vaucluse), sur la route de Vaison-la-Romaine.
Le restaurant est effectivement adossé à la cave des vignerons de Balma Venitia, dont il partage le parking. La communauté de biens s'arrête là. On ne pousse pas la porte d'une buvette customisée pour grignoter après le chargement des cartons de six. Le lieu décline sa propre identité chic : salle spacieuse, tons crème, ébène et taupe, mobilier sobre. Le menu déroule une sélection resserrée de plats simples à 18 euros (2 plats, le midi), 28 euros (3 plats), 38 euros (4 plats) ou 50 euros (menu dégustation). L'accent local se glisse dans des effets subtils - un paleron de boeuf "façon daube", une glace au safran du Ventoux. La carte des vins chouchoute comme il se doit la vallée du Rhône, Beaumes-de-Venise en tête, suivi du Gigondas voisin, Saint-Joseph et Côte-Rotie. On débouche pour nous un Beaumes de Venise rouge d'Eric Beaumard, Domaines les Garrigues 2005 (à 18 euros).
Son nez de fruits rouges compotés s'allonge sur des notes de menthol et de réglisse. La bouche confirme. Un vin droit et intense. Parfait. Il nous a été recommandé pour escorter notre repas.
D'abord un foie gras servi en deux cuissons, mi-cuit et façon crème brûlée (foie gras cru mixé avec oeuf et crème fraîche).
Lubie moléculaire ? Non. Savoureux et ludique sans être gadget. Cela fonctionne.
Suit un paleron de boeuf façon daube, fleur de courgette et potimarron.
Juste, dans son intention automnale, mais la viande est un peu sèche. Alibi en or pour voir descendre le niveau de la bouteille... Dehors, il fait froid et ici, personne ne vous presse. Un vendredi soir entre parenthèses...
Ensuite ? Un fondant au chocolat à fond dans son rôle (de l'onctuosité régressive, du sucré). Le palais évite le pilote automatique grâce à une glace au safran électrisant les papilles. Service gentil et discret, content de vous voir heureux. L'addition de 74 euros à deux passe toute seule.
Le Dolium
Route de Vaison-la-Romaine (D7)
Tél : 04.90.12.80.00.
(Photos : B. Wagner)
Tiens voila une bonne adresse, moi qui suis un week-end sur deux a quelques kilometres de la j'essairai bien cette adresse!
Rédigé par : Stiggy | 14 novembre 2007 à 08:48
il n'est que 10h08 en ce mardi matin, mais tout ceci me met l'eau à la bouche...
Rédigé par : Aude | 13 novembre 2007 à 10:08
"Le palais évite le pilote automatique" j'adore !
Merci pour ce petit tour dans le sud, j'attends l'accent chanter d'ici.
Rédigé par : gaelle szymandme | 11 novembre 2007 à 22:13
un peu de douceur dans ce monde de brutes. vaison la romaine n'est pas la porte à côté mais merci pour cette carte postale culinaire.
Rédigé par : claire | 11 novembre 2007 à 18:17