Les pommettes roses, animés par l'effervescence d'un deuxième matin de grève, les rollers traçaient, les cyclistes pédalaient, les piétons foulaient. Soudain, à quelques enjambées de la place de la Nation, le manège s'est arrêté. Je suis tombé nez à nez avec elle. Une princesse bubble-gum sur le trottoir. Garée là, comme un bout d'azur dégringolé du ciel. Une Mercury. Quel millésime ? Peu importe. Intemporelle, la belle somnolente exhibait ses chairs gourmandes. A Cuba, on y aurait entassé les moiteurs pour un co-voiturage sans façons. Mais ici, à Paris, les clés du rêve dormaient dans la poche d'un autre. Dommage : j'aurai bien mis les bouts avec elle. Au diable la grève, exit le co-voiturage, on aurait filé tous les deux vers le Sud, en attendant sans mot dire que la nuit nous efface, Roy Orbison sanglotant en sourdine dans l'auto-radio.
(Photos B. Wagner)
Magique ...
Il ne manque plus que Jack Kerouac au volant !!!
Rédigé par : Peintre | 21 octobre 2007 à 05:27
Quel poète vous faites, mon cher.
Rédigé par : gaelle szymandme | 19 octobre 2007 à 17:08