Suite au rachat d'Altadis (ex-Seita, précédemment fusionnée avec l'espagnole Tabacalera) il y a six mois par le géant Imperial Tobacco, une vague de licenciements vient d'être annoncée. 1060 postes sont concernés en France.
La dépêche Reuters en cliquant ci-dessous.
(Photo : AFP).
Imperial Tobacco supprime 2.440 postes, dont 1.060 en France
LONDRES (Reuters) - Six mois après le rachat de son concurrent franco-espagnol Altadis, le fabricant britannique de cigarettes et de cigares Imperial Tobacco annonce son intention de supprimer 2.040 emplois en Europe d'ici trois ans dont 1.060 en France et 830 en Espagne.
Six usines devraient fermer, dont celles de Strasbourg (230 salariés), dernière manufacture de cigares en France, et de Metz (130 salariés), qui fabrique du tabac à rouler.
La fabrication des cigares sera concentrée en Espagne, celle du tabac à rouler aux Pays-Bas. Quatre autres usines seraient fermées en Espagne, en Angleterre, en Allemagne et en Slovaquie.
En France, où Imperial Tobacco emploie 4.700 personnes pour l'essentiel issues de l'ancienne entreprise publique Seita, l'usine de cigarettes de Riom (Puy-de-Dôme) et le centre de traitement des tabacs du Havre verraient leur activité réduite.
En outre, 250 postes devraient être supprimés en France dans les fonctions marketing et ventes. La distribution, qui emploie un peu plus de 2.000 personnes, ne sera pas touchée.
"Ce projet constitue une étape nécessaire pour permettre au groupe élargi de sauvegarder sa compétitivité et de s'assurer une position forte et durable pour le futur", dit dans un communiqué le directeur général d'Imperial, Gareth Davis.
Le rachat d'Altadis, conclu en janvier dernier, a coûté 12,6 milliards d'euros au cigarettier britannique, 4e producteur mondial, qui emploie désormais 40.000 personnes dans le monde.
Le plan de restructuration, d'un coût évalué à 600 millions d'euros, devrait générer une économie de 300 millions d'euros par an à partir de 2010 et de 400 millions d'euros à partir de 2012.
Impérial Tobacco explique en outre ces mesures par la baisse du marché. "La consommation en France est passée de 82 milliards à 54 milliards de cigarettes", souligne Anne-Marie Lassalle porte-parole du groupe.
Du côté des syndicats, la réaction est amère.
"Je suis énervé, attristé, dépité. Les mots ne suffisent pas pour exprimer mon dégoût", a déclaré à Reuters Frédéric Guillium, délégué CGT à la manufacture de tabac de Strasbourg.
Le bâtiment, forteresse de grès rose érigée en 1848 dans le quartier de la Krutenau, à deux pas de la cathédrale, devrait fermer dans les 18 mois suivant la fin de la procédure de consultation du comité d'entreprise, selon la direction.
"Les salariés sont mis à la trappe par une multinationale qui ne cherche qu'à faire du profit. On va se battre pour éviter le délocalisation et pour continuer", a ajouté le syndicaliste.
L'entreprise assure qu'elle mettra en oeuvre un "dispositif d'accompagnement social complet", incluant mesures d'âge, reclassements internes et aides au départ volontaire.
Source : Reuters, David Jones, avec Gilbert Reilhac à Strasbourg, édité par Gilles Trequesser
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